Un châtelain peut en cacher un autre. Autant Michel du Pallois se montre hautain, méprisant, autant son fils Onésime se veut proche de ses semblables, au point de les aider et de les guider, notamment par sa fonction de maire. À l’ombre du château vit tout un peuple besogneux, à commencer par le laboureur Norbert Sauleur, le maréchal-ferrant Ernest Duteil, la veuve Madeleine Seignier et les employés de la belle demeure : Paul Genet et Isidore Lamblin. En avance sur son temps, ce dernier, comme Voltaire, cultive son jardin et voue un amour infini à son verger et à ses fruits. À l’époque du Second Empire et des débuts de la Troisième République, il constitue ce que l’on appellerait aujourd’hui un écologiste, dans le bon sens du terme. Vivre au contact de la Nature représente tout pour Isidore. Pourtant, la France, dans un effort exceptionnel pour combler son retard sur l’Angleterre, connaît alors une expansion industrielle à nulle autre pareille : chemins de fer, métallurgie, chimie, machines à vapeur – et la soif du profit qui les accompagne – progressent à une vitesse sans précédent. Voici que ce matérialisme touche la propriété d’Isidore et remet en question son amour pour les plantes et les animaux, par le biais d’un arriviste, Hippolyte Duteil. Comment Isidore fera-t-il face ? Se suicidera-t-il quand on lui annoncera qu’une grande partie de ses biens sont déclarés d’utilité publique et donc saisis ? Parviendra-t-il à surmonter son désarroi ? Et puis, il y a l’enfant Benoît qui réconforte son grand-père Isidore, l’enfant avec toute sa fougue et les promesses de demain. Il y a l’épouse bienveillante, Élise, qui tente de consoler son cher mari. Il y a aussi ce dilemme : les emplois qu’apporte l’usine dans un village où quantité de jeunes ne peuvent plus vivre de la terre ne doivent-ils pas l’emporter sur l’intérêt passionné d’un seul, quels qu’en soient les nobles motifs ?

Né entièrement de mon imagination, sauf quelques références historiques, ce roman se veut un hymne à la nature, mais aussi à ses habitants fiers des paysages intacts que leur ont légués leurs ancêtres, à l’image du Parc national des forêts qui vient d’être créé le 6 novembre 2019, entre Châtillon-sur-Seine en Côte-d’Or et Châteauvillain en Haute-Marne. Tous les chapitres s’entrecoupent de poèmes composés au fil du temps, depuis un quart de siècle.

En complément figure un véritable conte, lui aussi sorti de mon imaginaire, sous le titre de Miracle de Noël.

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