Partie de France en 1789, parcourant l'Europe, Louise Adélaïde de Bourbon-Condé, descendante de Saint Louis et du Grand Condé, connut vingt-cinq années d'exil. Les événements la poussèrent de Bruxelles à Turin, de là à Fribourg, puis à Vienne ; elle séjourna en Russie, en Pologne, en Angleterre et fut souvent séparée de son père et de son frère qu'elle aimait tendrement.

L'auteur de l'ouvrage a cité abondamment les lettres que la princesse a adressées à sa famille, ou à ses relations. Grâce à ces citations, l'approche du personnage ne doit rien à l'imagination, mais elle révèle celui-ci dans sa totale réalité, l'auteur disparaissant discrètement derrière lui.
Cette correspondance est intéressante à un double point de vue : elle nous fait connaître Mme de Condé, puisque celle-ci s'y est entièrement livrée, mettant son âme à nu, et elle nous fait vivre les réactions des émigrés aux événements qui ont ensanglanté la France ; en effet, Louise-Adélaïde peint les changements de résidence, les inquiétudes, les dangers, les misères nombreuses liées à l'émigration. Ces lettres nous permettent également d'assister à l'ascension d'une âme noble, généreuse, totalement vouée à Dieu. Louise écrit avec le talent d'une femme lettrée (certains l'ont comparée à Mme de Sévigné) ; son style est à la fois recherché et agréable ; à travers lui, on découvre la femme de cœur.

Préface de Régine Pernoud.

Dernière abbesse du chapitre de Remiremont

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